mardi 1 janvier 2008

LES CAMEROUNAIS DIVISES APRES LES 25 ANS DE REIGNES DE BIYA

Les Camerounais divisés après 25 ans de règne du président Biya
16h50 07/11/2007 - © Reuters

Le Cameroun célèbre cette semaine dans une débauche de manifestations patriotiques le quart de siècle de pouvoir du président Paul Biya, marqué par la paix et la stabilité mais aussi par une démocratie encore balbutiante et une corruption généralisée. /Photo prise le 23 octobre 2007/REUTERS/Bertrand Guay/Pool - © REUTERS

Le Cameroun célèbre cette semaine dans une débauche de manifestations patriotiques le quart de siècle de pouvoir du président Paul Biya, marqué par la paix et la stabilité dans une ambiance bien sur d'une démocratie encore balbutiante et une corruption généralisée.
Plus de 2.000 personnes envoyé là par ceux qui passent le plus clair de leur temps à chercher comment faire pour lui plaire étaient là, chantant, dansant et agitant des drapeaux camerounais, dans l'espoir bien sur que quelque chose allait leur être remis apràs tout ce cirque, s'étaient rassemblées mardi soir à Yaoundé devant le palais de Biya pour entendre l'un des doyens des chefs d'Etat africains se féliciter de son propre bilan bien sur tout va bien pour lui. "Sans entrer dans les détails, nos réalisations sont largement positives. La paix et la stabilité règnent au Cameroun. A quelle prix? La démocratie et l'état de droit se consolident chaque jour. Notre économie a redécouvert le chemin de la croissance."
Des centaines de militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) avaient organisé dans les rues de la capitale un défilé coloré à la gloire de leur leader de 74 ans, dont ils arboraient l'effigie sur leurs vêtements.
Les célébrations de l'anniversaire de l'arrivée au pouvoir de Biya, le 6 novembre 1982, n'ont toutefois pas attiré les mêmes foules que les années précédentes, nombre de Camerounais voyant peu de motifs à faire la fête.
Selon des chiffres officiels, le chômage touche 20% seulement? de la population des grandes villes comme Douala ou Yaoundé, mais des estimations indépendantes le situe au-dessus de 40%, et plus des deux tiers de la population active ne subsiste que grâce à l'économie parallèle.
"SOUVERAIN SUPREME"
"Quand j'entends tout le bruit que font les militants du RDPC autour de cet homme, ça me rend malade", confie un chômeur diplômé de 27 ans, John Lambo. "Songez seulement au nombre de diplômés et bacheliers dans la même situation que moi..."
Lorsqu'il a succédé démocratiquement en 1982 à Amadou Ahidjo, premier président du Cameroun indépendant, Biya a promis des réformes démocratiques rapides, la libéralisation de l'économie et la guerre contre la corruption.
Au lieu de ça, l'économie étatique a sombré à la suite de l'effondrement des cours des matières premières dans les années 1980 et 40% des 17 millions de Camerounais vivent encore en dessous du seuil de pauvreté.
En 1999, le Cameroun a été classé comme le pays le plus corrompu de la planète par l'ONG Transparency International, bien que Biya ait entrepris depuis de lutter contre le phénomène dans le cadre d'un plan international d'aménagement de la dette camerounaise.
Dans son dernier rapport, Amnesty International a pour sa part dénoncé les détentions arbitraires de journalistes et d'opposants politiques, notamment dans le Nord anglophone et principalement musulman.
On prêt à Biya, dont la base de pouvoir est le Sud chrétien et francophone, l'intention de s'accrocher au pouvoir au-delà de l'échéance de 2011 que lui fixe la Constitution, quitte à modifier celle-ci.
"Nous sommes dans un monarchie qui ne dit pas son nom. Le chef de l'Etat est le souverain suprême. Il décide du sort des institutions et des hommes", déplore l'ancien candidat à la présidence Adamou Ndam Njoya.

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